Second century forum
Un anniversaire morose
Choisi à l’issue de l’assemblée générale du congrès 2007 à Tokyo, le thème du Second Century Forum répond à un questionnement partagé par tous : qu’en est-il du patrimoine cinématographique en Afrique subsaharienne ? Ou encore : saura-t-on enfin mettre en place et pérenniser des institutions patrimoniales pour le cinéma afin de préserver, sur le sol africain, l’héritage cinématographique composite des populations africaines ?
Dans les années 1980, la Fédération panafricaine des cinéastes appelait à la réalisation de la Cinémathèque africaine au FESPACO. L’appel a abouti à l’inauguration en 1998 du centre de conservation de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou. Mais aujourd’hui la situation semble bloquée, faute de financements pérennes. Le système de climatisation qui protégeait les collections n’est quasiment plus opérationnel. Les films des années 60 et 70 sont en danger, victimes du syndrome du vinaigre. Le programme de sauvegarde et de restauration des films est au point mort.
La situation de Ouagadougou est loin d’être un cas unique. Du Congo, du Mozambique, de Guinée-Bissau, du Mali, nous parviennent des appels pour une aide constructive, faite de transferts de compétences, d’apports en équipements de préservation des films, en matériels et en logiciels pour constituer des inventaires, mais aussi pour la mise à disposition des films africains conservés partout… sauf en Afrique.
Forte de son expérience, acquise auprès d’archives du film et de cinémathèques sur les cinq continents, et en particulier lors de la création du centre Bophana au Cambodge, la Fondation Thomson parraine ce forum à l’issue duquel des solutions concrètes seront proposées, par la fiaf, aux personnalités qui se seront déplacées jusqu’à Paris pour décrire la situation des patrimoines dont ils ont la charge et la responsabilité.• Salle Henri Langlois, Cinémathèque française
Le Second Century Forum est présidé par Boris Todorovitch.
9h
• Projection de La mémoire du Congo en péril, un film de Guy Bomanyama
9h15
• Guido Convents : L’exceptionnel patrimoine cinématographique de la période coloniale belge
9h35
• Ardiouma Soma : La Cinémathèque de Ouagadougou a déjà dix ans, état des lieux
9h55
• Henning Mankell et Pedro Pimenta : la problématique du patrimoine cinématographique mozambicain
10h30
• Carlos Vaz : état du patrimoine cinématographique en Guinée-Bissau
10h45
• Pause
11h
• Table ronde dirigée par Wolfgang Klaue et Robert Daudelin | Quelles mesures à court et moyen terme pour le patrimoine cinématographique africain ?
Avec :
- Séverine Wemaere, Fondation Thomson
- Gaston Kaboré, Burkina Faso
- Joie Springer, UNESCO
- Bengt Orhall, Suède, consultant
- Djalma Luiz Félix Lourenço, Mozambique
- Jean-Pierre Garcia, Festival d’Amiens
13h
• Fin des débats
Les intervenants :
⇒ Guido Convents est historien du cinéma. Il publie depuis les années 80 des ouvrages sur le cinéma en Afrique et particulièrement au Congo belge, au Ruanda-Urundi, au Zaïre, en République démocratique du Congo, au Rwanda et au Burundi. Il est à l'initiative, avec Guido Huysmans, de l´Afrika Filmfestival qui se déroule à Leuven en Belgique.
⇒ Ardiouma Soma est directeur de la Cinémathèque africaine de Ouagadougou.
⇒ Henning Mankell est un célèbre auteur suédois, connu notamment pour ses romans policiers. Il partage sa vie entre la Suède et le Mozambique où il est très actif dans le champ culturel. Très impliqué dans la défense du patrimoine cinématographique, il a contribué activement au rapprochement du Svenska Filminstitutet de Stockholm avec les responsables du cinéma mozambicain.
⇒ Pedro Pimenta est directeur du festival de films documentaires Dockanema à Maputo. Sa longue expérience de producteur indépendant, dans une région dorénavant marquée par l'influence de l'Afrique du Sud, l’a conduit à prendre position sur les questions relatives au patrimoine cinématographique mozambicain.
⇒ Carloz Vaz est président de l'Institut national du cinéma et de l'audiovisuel de Guinée-Bissau.
⇒ Séverine Wemaere est directrice de la Fondation Thomson.
⇒ Jean-Pierre Garcia est directeur du Festival International du Film d’Amiens, jumelé depuis plus de vingt ans avec le Fespaco et Vues d'Afrique. Il a notamment publié Sous l’arbre à palabres : guide pratique à l’usage des cinéastes africains.
⇒ Joie Springer représente la Division de la société de l'information de l’UNESCO.
⇒ Bengt Orhall est expert et consultant dans le domaine des industries techniques cinématographique et de la conservation du film. Il est l’auteur d’un rapport récent pour le Svenska Filminstitutet de Stockholm sur les archives du film de Maputo.
⇒ Gaston Kaboré dirige aujourd’hui, à Ouagadougou, l’institut Imagine, créé en 2003 et dédié à la formation aux métiers de l’image et du son. Il a conçu l’établissement comme un lieu d’échanges autour de la mémoire collective et du patrimoine audiovisuel.
⇒ Djalma Luiz Félix Lourenço est directeur de l’Institut national du cinéma et de l’audiovisuel mozambicain.
⇒ Le forum est présidé par Boris Todorovitch, directeur du patrimoine cinématographique au CNC.
⇒ Wolfgang Klaue et Robert Daudelin, membres honoraires de la fiaf en sont les modérateurs.